Vous avez envie de soutenir mon travail ?
Cliquez sur ce lien :
https://fr.tipeee.com/delphine-arras
et merci pour votre curiosité !
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Je suis ravie de vous annoncer que j’ouvre un cycle d’ateliers d’écriture en ligne.
Il sera question de ce qui peut déclencher notre écriture.
Je proposerai un thème par mois, jusqu’à cet été.
J’ai pensé ce cycle comme un lieu d’exploration par nos cinq sens, voire une immersion.
Chaque atelier est indépendant et les propositions seront différentes à chaque atelier.
Ces ateliers sont ouverts à toutes et à tous quelle que soit votre pratique ou non pratique de l’écriture.
Modalités :
En cas d’annulation 48 heures avant l’atelier, vous serez remboursé.e.
En revanche, pas de remboursement de la carte de 4 ateliers.
Pour vous inscrire ou pour offrir un atelier, je vous invite à m’envoyer un mail à delphinearras@gmail.com
et à régler le montant de votre inscription via ce lien sécurisé : https://paypal.me/delphinearras
Votre inscription est effective après votre règlement. A réception, je vous communiquerai le lien de visioconférence.
Cycle de mars 2023 :
Thématique du mois de mars : utiliser des supports visuels comme déclic d’écriture.
Je vous invite à suivre mon actualité sur instagram : @le_poete_est_une_radio
A bientôt !
Delphine
instagram : @le_poete_est_une_radio
publication de mes poèmes ici
Je suis l’unique vague
De ma mer.
*
« Un cri qui déchire le ciel et mon sommeil.
Un cri désespérant suivi d’un silence que seule la nuit, le milieu de la nuit sait produire.
Un cri de naufragé
Sans la mer.
Un cri fracassé contre ma vitre.
Un cri qui exige une réponse.
Un cri.
Jaloux
De tout.
Un cri
De reproches préhistoriques.
Un cri-valise
Contraction sonore et brûlante de toutes les peines.
BAMBAMBAMBAMBAMBAMBAM!
Mon coeur glissé dans un mégaphone.
La mouette largue une autre plainte et l’onde de choc finit de fracturer mon coeur.
Il ne bat plus, il détale.
Soudain, j’aime cet homme-orchestre qui dort à mes côtés.
Le rythme régulier de son souffle,
de ses ronflements,
de son inspiration qui s’étire dans un long et pénible sifflement,
de son expiration que j’ai souhaitée, tout à l’heure, éternelle,
ses apnées sans fond sur lesquelles je me penche de peur que jamais il ne remonte,
maintenant
me rassurent.
Je m’accroche à cet homme-paquebot.
J’épouse les ondes qu’il diffuse généreusement.
Un phare radiophonique dans ma nuit. »
*
Théâtre intime.
Je brûle d’impatience
devant le bûcher de mes didascalies.
*
« Joseph est un solitaire.
Cette solitude qui tient chaud
par temps froid.
Mais une solitude.
Pas une fille
ni dans ses yeux
ni dans ses pensées
ni dans son coeur.
Ni dans le creux de ses mains.
Ni dans le creux de ses reins.
Lui le roc.
Moi la plume.
Je me disais que tout ce qu’il n’abandonnait pas à l’amour, il l’offrait à son art.
Je me le disais.
Et ça sonnait bien.
Et cela me consolait, moi.
Avant de partir, Joseph m’a refilé tous ses bouquins.
Un soir, j’en prends une dizaine, m’installe sur le canapé et les feuillète.
Voyage dans son paysage littéraire.
Des marques-pages qui racontent sa vie, aussi.
Sous-bock,
facturette,
billet de train,
papier de chewing-gum,
paquet Malboro déchiré.
Un pétale de rose.
Une carte postale.
Non timbrée.
Un nom.
Une adresse.
« Je suis tout à vous, Charlotte.
Tout à vous.
Signé: Joseph ».
*
« Je suis tout à vous, Charlotte », la phrase dite P.
L’auteur dit A.
P: Pourquoi je suis faite comme ça?
A: Comme ça?
P: Oui, je suis courte, nerveuse, inconséquente.
A: Moi je t’aime, bien.
P: J’ai l’impression que je suis ton excuse, ta dernière cartouche, ton prétexte. Et puis cet abandon à l’autre, c’est d’une impudeur.
A: Peut-être mais j’ai besoin de toi. Tu existes parce que je rêve, j’espère, j’attends qu’un homme, un seul, celui-là, pas un autre, te prenne dans sa bouche.
P: Et?
A: Et si ce jour arrive, ma belle, tu vas dégringoler, je vais te détester autant que je t’aime, tu ne seras même pas une vieille relique, j’ai horreur des souvenirs.
P: Bon…en attendant, tu me fous toujours dans des endroits où j’ai froid, où il n’y a personne. J’aimerais que tu me glisses sur un sofa, devant un feu de cheminée, j’aimerais que tu me scandes à tue-tête sur de la musique brésilienne, j’aimerais que tu te frottes nue sur mes lettres, j’aimerais que tu lèches chaque mot jusqu’à ce que tu comprennes ce que tu me fais dire, malgré moi.
A: Tu vois, tu te prends au jeu. J’ai eu raison de t’inventer, derrière ton petit minois et ta fièvre romantique, il y a les mains expertes, la fougue contenue de l’amant qui vient de loin, de très loin.
P: Si j’existais, vraiment, je ressemblerais à qui?
A: A moi…si j’étais un homme. »
*
« Je me rappelle la première fois que je t’ai vu, tu étais un passager métropolitain.
Un
parmi tous.
Assis,
ni avec,
ni contre les autres.
La chaleur rendait le trajet souterrain pénible.
Heureusement,
moi
intacte
invulnérable.
Entre mon oreille droite
et mon oreille gauche,
en tous cas.
Jusque-là, le seul frôlement possible,
entre toi et moi,
pouvait être
au mieux
au pire
celui de la toile de ton jean
contre le tissu de ma robe.
Je décidai de changer le cd de mon lecteur portable (je te parle d’un temps que les moins de…) mais cette entreprise s’avérait assez délicate. Encombrée de multiples sacs, je tentai de sortir le cd du lecteur tout en tenant le boitier de l’autre cd tout en retirant le cd désiré…bref, je cherchai une astuce, une pirouette magique. J’allais abandonner quand
sur ma droite
une main soudain
s’offrit à moi
comme une fleur qui s’ouvre.
Je cherchai d’abord le sens de ce geste
en te regardant,
incrédule,
voire méfiante.
Ton sourire complice me confirma que j’étais en train de vivre une expérience inédite:
tu proposais
d’accueillir mon cd,
de me faciliter la vie
sans aucune arrière-pensée testostéronée.
Depuis
je crois au miracle
du doux dans le dur. »
*
« Reprendre ici.
Dévisager à la dérobée.
Considérer.
Reprendre. Nuit hurlante. Fermer, la parenthèse.
Dérouter les yeux. Ausculter la main, les deux.
Inexorable, partout. Seulement.
Redresser le regard, engager vite.
Engager sans conséquence. Insister, repousser, reculer. Dépeupler.
Dérisoire.
Être concis, con, si. Assumer, assurer.
Et reprendre.
Aimer vite, bien, proprement.
Aimé proprement.
Hurler, de loin en loin.
Sourire aux portes fermées. Soulever la jupe. Glisser, imposer, retirer, oublier.
Désir. Atavique.
Point. Au bout de la ligne.
Reprendre, inverser, serrer mal, serrer tendrement mais mal.
Secouer, déranger, arranger l’eau. L’eau et la vie.
Secouer l’amant, autrement.
Cracher le rictus, laver, laver, décaper la gorge.
Reprendre ici.
Caresser sans attention, retirer l’intention. Retirer, caresser, mordre le jour et l’amant.
Séparer les yeux et le regard.
Séparer l’amant, reprendre l’amant, glisser l’amant, imposer l’amant.
Électrochoquer.
Aimer.
Reprendre. Ici. »
*
Apprivoiser.
Laissée là l’air de rien,
l’envie.
Sécher au soleil.
Attendre septembre, qui sait.
L’envie, menottée.
Une pente, décomplexée. Presque douce.
Envelopper de oui, inquiéter de soupirs, déclencher la Vague.
Et compter jusqu’à cent.
Négocier septembre.
Donner un avant-goût.
Rêves salés.
Le piment et l’envie
séchés au soleil.
*
« Eau de vie
Dans ces bras
Je baigne
La mer me berce
Autorise ce corps allongé
Paresseux encore
Se lever se redresser
Pas encore on te dit
Se laisser masser brasser
Corps flotté
Assis couché assis renversé
La mer se retire on te dit
Assis
Assis
Ok?
Et ces bouées là
Main en visière
Le plat le calme l’infini l’éternité
Lent nuit
L’horizon rêve lui
De voir les choses autrement
L’horizontal
Lui souffler dans les vertèbres
Lui faire la courte échelle
Qu’il aille voir ailleurs
Le corps
Punaisé
Suspendu
Cravaté
Hissé haut
Qu’il se lève
Comme un seul homme
Qu’il lève
Son corps
Qu’il quitte cette mer
Et ravale cette eau-de-vie. »
*
« La colère lente
C’est une vieille femme
affublée de vos clichés de sagesse
Elle sait
Vous pas encore
Elle ne bouge pas
Vous dans les starting-blocks, déjà
Le genou droit sautille
La gorge gronde
La vieille femme recoiffe ses pensées
avise de se repoudrer le nez
Le vôtre dans le guidon, déjà
Ça gratte
Ça démange
La respiration, trop courte
Les mots, les gros là, ça passera jamais
La vieille femme dodeline
Votre tête mouline
Les mots arrivent dans le désordre
Ça se lève
Ça s’agite
La vieille femme sirote l’instant
Votre cornet de frites en mégaphone
Vous cherchez
Un marteau
Un témoin
Une excuse
La vieille femme se redresse dans sa chaise
Avance son visage jusque-là
Je sais
J’ai vu
Tout
Si, d’aventure, vous niez
Elle craque une allumette
aspire avec délectation une bouffée de cigarette
Voilà ce que je ferai
longue expiration sur un requiem pour une cigarette qu’elle accordéonne dans le cendrier
De vous
De votre réputation
De vos privilèges
De votre impunité
De votre vie.
La colère lente
c’est une vieille femme
qu’on importune
à l’heure sacrée de l’apéritif. »
*
Soleil.
Amant terrible
Mais que puis-je lui donner, moi?
*
Désert provisoire
Tunnel avec hublots
Courber
L’échine
Et le reste
Septembre
Ça va darder
Peloter août
Et remercier les pickpockets
De nous voler
Ce qu’on ne veut plus.
*
Me faire un ciel
dans cette journée.
*
A la fenêtre.
Ma bouche et mon cœur impriment tout.
*
Les histoires d’amour finissent mal.
Des histoires
De l’amour
Des amours sans histoire
Des histoires qui finissent
L’amour qui finit dans une histoire
Des histoires qui font mal
Le mal d’amour le manque d’amour l’amour qui finit point. Finir mal est un pléonasme.
Penser à ce qui peut finir
Penser à ce qui pourrait finir ce qui n’a pas commencé
Une pensée comme un geste barrière.
Julia venait de rencontrer Marc.
*
Extérieur nuit. Autoroute. Très concentrée. A la radio: Supertramp. Pavlov musical. The dj saved my night…in my car. Mais ce soir, c’est l’épiphanie. Pas de clocher à l’horizon. Mon épiphanie. La tendresse l’attention la douceur la complicité je t’aime ma fille regarde comme la vie est belle hakuna matata. Mon père avait tout déposé là. Et je ne le savais pas.
*
Si je ne me couche pas de bonne heure,
le millefeuille de ma journée va bailler
les strates d’ennui s’agglutiner
les lignes de vanité fanfaronner
Mes larmes se feront loupe
Le millefeuille se fera accordéon
La mélancolie ainsi éventaillée
viendra se nouer dans ma gorge
Et j’abriterai tout ce qui ne veut pas dormir.
Si je me couche de bonne heure
au petit matin
j’écris.
*
Approcher
Se tendre
Ouvrir
Un à un
Les doigts
Exposer la vulnérabilité
Le cœur de la main
Offert
Battant
Palpitant
Attendre
Accepter la gravité
Envisager dans le poignet une rotation
Sentir le poids du ciel
Sur le dos de la main
Caresse liminale
Se lester enfin
Dans la main de l’autre
Se lover
Se délester
Jouir
A sa dérobée.
*
Devoirs de vacances.
Je pose 2020
Et je ne retiens rien.
*
Il se passe quelque chose quand il pleut
Je dis que je n’ai pas peur de la foudre
Je dis que je m’en fous de friser comme un mouton
Je dis que l’odeur de chien mouillé, je ne la sens pas
Je dis que mon t-shirt était déjà transparent
Je dis que les articulations qui donnent la météo, truc de vieux
Je dis que le fracas assourdissant de la pluie sur ma vitre ne me réveille jamais.
Quand il pleut, je ne suis bonne qu’à lire sous plaid en attendant que tout s’irise autour de moi.
*
Avis aux éditeurs : Neige est à la recherche d’un éditeur.
*
C’est l’histoire d’une petite fille mongole qui a un rêve.
Un rêve de liberté et de singularité.
*
Pour me contacter : delphinearras@gmail.com